Prurit au cours de la sclérodermie systémique : un symptôme invalidant et méconnu - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La sclérodermie systémique (SSc) est une maladie auto-immune caractérisée par une importante morbi-mortalité. Les études récentes considèrent le prurit comme un symptôme fréquent dans la SSc (prévalence de 42,6 %) associé à une altération importante de la qualité de vie. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prévalence du prurit, ses caractéristiques sémiologiques et son impact sur la qualité de vie chez les patients atteints de SSc.
Matériel et méthodes |
Dans cette étude descriptive, nous avons inclus des patients suivis pour SSc dans les services de dermatologie, rhumatologie, médecine interne et pneumologie du CHRU de Brest depuis 2000. Nous leurs avons soumis un questionnaire comprenant des questions sur les caractéristiques du prurit et 2 scores validés (5-D itch scale et ItchyQoL).
Résultats |
Soixante et un patients ont répondu au questionnaire (taux de réponse de 74,4 %). La prévalence du prurit était de 62,3 %. Le prurit décrit était ancien (depuis plus d’un an dans 87 % des cas), intermittent (89 %) et d’intensité modérée (4,4/10 en moyenne, score 5-D itch scale moyen de 13,4/25). La tête (55 %), le dos (53 %) et le dos des mains (50 %) étaient les localisations principales. Le prurit était localisé en regard des zones atteintes par la sclérodermie dans 39 % des cas. Il était plus fréquent le soir, aggravé par la sécheresse de la peau, le stress et la fatigue. Il était associé à des engourdissements (72 %), des fourmillements (70 %), des sensations de brûlure (65 %), des picotements (60 %) et des sensations de froid (60 %). Le score de qualité de vie moyen était de 45,6/110. Les items principaux d’impact sur la qualité de vie étaient la crainte que le prurit dure toujours (63,2 %), le besoin de se gratter (60,5 %), la douleur (44,7 %), les picotements et les brûlures induites par le prurit (50 %).
Discussion |
Le prurit est fréquemment constaté au cours de la sclérodermie systémique et s’associe à une altération de la qualité de vie. Les sensations associées retrouvées suggèrent une origine neuropathique. La topographie diffuse avec prédominance aux extrémités du prurit est également décrite au cours de la neuropathie des petites fibres, se manifestant par une dysautonomie et des symptômes sensoriels (douleur et prurit). Cela soulève l’hypothèse que la SSc puisse être, au même titre que d’autres maladies systémiques déjà décrites (lupus érythémateux systémique, syndrome de Gougerot-Sjögren), une étiologie de neuropathie des petites fibres. La réalisation de biopsies étagées pour quantification des petites fibres intra-épidermiques sera nécessaire pour confirmer cette hypothèse.
Conclusion |
Le prurit est un symptôme très fréquent dans la SSc, encore peu connu des médecins et probablement sous estimé. Cependant, il contribue à l’altération de la qualité de vie des patients. Notre étude montre qu’il présente les caractéristiques d’un prurit neuropathique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prurit neuropathique, Sclérodermie systémique
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S297 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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